Le punk est arrivé à Berlin-Est par le biais d'émissions diffusées par les radios des forces britanniques à Berlin-Ouest et de magazines passés clandestinement de l'autre côté de la frontière. Le style visuel distinctif des vêtements déchirés et des slogans revendicatifs aura autant d'impact que les sons abrasifs et, face à l'oppression, une petite scène locale se développe malgré l'absence de studios de musique ou même de salles où se produire.

Les concerts de groupes comme Die Anderen, Namenlos et Wutanfall ont été organisés illégalement dans des églises et des sous-sols, et les performances ont été enregistrées et distribuées sur cassette, tandis qu'un réseau d'adeptes se développait. Ces groupes sont devenus emblématiques de leur opposition au parti au pouvoir et ont critiqué la Stasi (police secrète) dans des chansons endémiques des luttes est-allemandes.

Dans les années 80, le gouvernement est-allemand s'en prend librement aux punks, désormais considérés comme des ennemis de l'État. Les groupes sont arrêtés par la Stasi et interrogés sur leurs paroles et leurs convictions, et les civils sont battus, car le fait de porter des vêtements punks en public est devenu une déclaration d'opposition courageuse. En janvier 1989, un rapport des autorités a identifié le punk comme l'élément de jeunesse le plus dangereux du pays et la force principale des activités antigouvernementales.

Après 32 ans, le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989, un événement monumental qui a précédé la réunification officielle de l'Allemagne un an plus tard. Dans la foulée, de nombreux groupes punk est-allemands mettent fin à leurs activités. Après de nombreuses batailles acharnées, le punk avait gagné la guerre.